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L’égalité de genre dans la littérature jeunesse

La littérature jeunesse participe à la construction de l’identité des enfants et des valeurs qu’ils portent. Or, en France, elle est souvent remplie de stéréotypes.

 

La littérature jeunesse se définit par son audience : les enfants. Elle peut s’accommoder ainsi de différents genres (biographie, horreur, fantasy, conte), lesquels se déclinent en différents formats (roman, bande dessinée, album illustré). Les normes et les valeurs qu’elle véhicule, à travers les personnages et leurs histoires, sont intériorisées par les jeunes lecteurs, en phase de construction identitaire. Elles orientent leurs goûts, leurs croyances et leurs comportements. D’après un sondage sur les pratiques de lecture en France (CNL, 2016), ce sont 90% des 7-11 qui lisent des livres dans le cadre de leurs loisirs. Ainsi, la littérature jeunesse est à la fois un vecteur majeur de stéréotypes et un outil pédagogique d’égalité et de tolérance.

 

Les stéréotypes sont des constructions culturelles, souvent négatives, qui concernent l’individu comme son ethnicité, sa religion ou son apparence. Nous nous focaliserons ici sur les stéréotypes de genre dans la littérature jeunesse et plus particulièrement dans les contes illustrés. Rappelons que le genre renvoie aux différences sociales entre les hommes et les femmes, contrairement au sexe qui renvoie à leurs différences biologiques. Même pour des parents avertis, il est parfois difficile de prendre conscience de l’existence de ces stéréotypes. A quoi donc ressemblent-ils ? Voici quelques exemples.  Les personnages principaux dans la littérature jeunesse sont souvent des garçons plutôt que des filles : il y a plus de héros que d’héroïnes. Les garçons accomplissent leur destinée tandis que les filles la subissent. C’est le Prince Philippe délivrant la princesse Aurore. Mais les stéréotypes les plus insidieux sont souvent ceux qui attribuent, arbitrairement, une place ou un rôle à des personnages secondaires. La mère-grand tricote des chaperons rouges ; la mère cuit des galettes ; le chasseur tue des loups. Enfin, citons Blanche-Neige qui est hébergée par les sept nains en contrepartie de tâches ménagères…

 

Faut-il alors boycotter tous les livres jeunesse porteurs de stéréotypes ? Non, évidemment. Ils sont un héritage, le témoignage d’une autre époque. De plus, nous pouvons en faire un usage pédagogique. Parents et professeurs peuvent les utiliser pour sensibiliser les enfants à de tels sujets et les laisser exprimer ce qu’ils ressentent à la lecture de ces inégalités. Ils peuvent ensuite les aider à décrypter l’image et le texte pour leur apprendre à se questionner et leur permettre de trouver eux-mêmes leur place dans la société. De plus en plus de livres adressés aux enfants sont ouvertement inclusifs et représentent des filles dont le rôle est égal à celui des garçons. Ces lectures modernes peuvent s’ajouter à la lecture d’ouvrages plus anciens et stéréotypés. Certaines maisons d’édition ont même choisi leur ligne éditoriale pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes. C’est le cas des Editions Talents hauts qui ne se contente pas de proposer une littérature jeunesse prônant l’égalité de genre mais qui se préoccupe aussi de la mixité au sein de ses auteurs et illustrateurs.

 

Malgré l’omniprésence des stéréotypes dans la littérature jeunesse, l’offre évolue positivement. Tant dans le contenu que dans la forme. Les livres personnalisés, notamment, permettent de varier les représentations des héros et des héroïnes. Les jeunes lecteurs d’aujourd’hui étant les auteurs et les éditeurs de demain, il est primordial de leur offrir des livres qui ouvrent leur esprit à un monde plus égalitaire et plus juste.

 

Clémentine & Antoine de Littérative

 

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